Je n’aime pas les BD. Les
comics. Peu importe le nom que cela prend. J’ai lu les Schtroumpfs, certes, et
c’était fort amusant. Mais c’est tout. J’ai toujours préféré les romans, même
pour les histoires les plus simples. Une bande dessinée ne se prend pas au
sérieux, et ça ne peut pas être assez riche pour me satisfaire. Quand on
préfère lire Zola, l’absence de toute réflexion et de longs paragraphes est
plutôt angoissante. Mais voilà, c’est (presque) forcée que j’ai dû ouvrir
celle-ci, Persépolis. Ecrite entre
2000 et 2003 par Marjane Satrapi, elle retrace une histoire supposée
autobiographique de l’auteure, son enfance en Iran puis son exil en Autriche,
et enfin son retour au pays natal.
Comme au fond de moi je
suis un peu réactionnaire et que je pense que la littérature doit s’écrire et
non se dessiner, la forme m’a déplu, même si pour des raisons plutôt profondes elle
fait sens. Je dois dire que je suis légèrement déçue, car cette histoire aurait
pu être développée et approfondie. Toutefois, elle m’a touchée.
La petite Marji grandit
lors de la Révolution Islamique, dans un pays centré sur la religion et
l’oppression. Elle reçoit une éducation française, libérée de tout précepte
islamique. Lorsque tout change, elle doit sacrifier son identité et son
apparence pour correspondre à des standards établis par l’état. Mais même
voilée, Marjane ne cache pas son admiration et son amour de la culture de masse
américaine et ses idoles. La violence augmente, et ses parents décident de
l’envoyer en Autriche, là où elle pourra être saine et sauve. Là-bas, Marjane
découvre un autre monde, une autre culture, et essaye de se forger une identité
en imitant les autres et en se conformant à ce qu’elle voit, même si ce n’est
pas toujours le même chemin à prendre. Elle se drogue, fume, se
« libéralise », mais elle se demande finalement si elle sait très
bien qui elle est. Etre en exil, sans sa famille, se retrouver dans un
entre-deux culturel et politique, est-ce finalement bien bon pour se découvrir
soi-même ? Surtout que pour Marjane, cette recherche d'identité s'effectue à deux niveaux: elle cherche à découvrir à quelle culture elle appartient, mais aussi quelle sorte de femme elle est et veut être.
Même si je ne suis
personne de juger de cette question parce que je n’ai jamais vécu dans de
telles circonstances, je répondrais toutefois qu’il est complexe de se construire
lorsqu’on vit dans des environnements si contradictoires. Alors qu’on ne sait
même pas où se trouve notre foyer, comment savoir qui on est réellement ? Marjane
cherche son identité mais ne la trouve pas tout de suite, la construction prend
du temps et est douloureuse.
La lecture de cette bande
dessinée me laisse perplexe. J’ai vraiment apprécié l’histoire et le message
qu’elle transporte, mais je suis déçue de ne pas avoir obtenu plus de cette
lecture. Toutefois, je suis finalement plutôt contente d’être sortie de mes
habitudes et d’avoir essayé quelque chose de nouveau et qui, malgré ses « défauts »,
m’a énormément émue !
A.
H.
Telle mère, telle fille! Tu décris tout ce que j'avais ressentie, et pas su exprimer à la lecture de cette bande dessinée!
RépondreSupprimerMerci maman!
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